Le catharisme de Sade

Il ne fait aucun doute que Sade et un auteur cathare. Il est même le meilleur des auteurs cathares, si on veut bien considérer par ceci qu’il est celui qui a le mieux compris, et pratiqué la doctrine cathare.

Mais, me dira-t-on, le catharisme est une religion, et Sade est loin d’être religieux.

Je le sais, mais alors, il faut voir qui, du catharisme ou de Sade, a mieux compris le catharisme.

Car le catharisme n’est pas seulement une religion. Il l’est, en tant que doctrine établie, mais il est aussi une certaine discipline spirituelle, et là, il faut bien se rendre compte que le catharisme ne tient pas ses promesses.

Expliquons-nous. Le catharisme, en bref comme en long, c’est cette idée que tout ce qui a à voir avec l’esprit est bon, et que tout ce qui a trait à la matière est mauvais. Il s’agit de ce qu’on appelle un dualisme, dans lequel donc, il y a deux.

Ce qui est exactement ce qu’on rencontre dans l’œuvre de Sade. Songez-y. Toute son œuvre est œuvre de l’esprit, comme toute littérature d’ailleurs, mais dans laquelle on n’a absolument aucun respect pour la matière : (tortures, abus, destructions de toutes sortes, etc., etc. ; c’est surtout la destruction de la matière qui en fait l’objet).

C’est aussi ce qui me fait concevoir que les gens du Nord, disons, de l’ancienne France d’oïl, ont plus de difficulté à comprendre Sade que les gens de l’ancienne langue d’oc, du midi, plus familiers avec le catharisme. Lisez l’œuvre de Sade dans cette perspective et vous comprendrez mieux en quoi elle se rapporte à un exercice spirituel cathare où tout ne peut être que bon, puisqu’il s’agit toujours de l’esprit, et où tout ce qui a trait à la matière mauvais.

Ce qui explique aussi pourquoi Sade a été persécuté par la culture dominante judéo-chrétienne.

Sade, le dernier des purs, le dernier des Cathares !

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