Liberté

« Nous sommes condamnés à la liberté, » écrit Sartre, et à la préposition près, il a raison. Mais ce n’est pas à la liberté que nous sommes condamnés, c’est par la liberté. Parce que si la liberté n’existe pas, l’idée que nous nous en faisons, par contre, peut nous condamner. Personne mieux que Sade n’a su l’expliquer, et c’est peut-être aussi pourquoi Sartre rejette Sade et avec lui ce jeu de la préposition qui engage l’être et où tout je devient un jeu. Sartre suppose que la liberté existe, ce en quoi il reste bien un « matérialiste historique, » mais c’est-à-dire aussi, très peu matérialiste. Il suppose que ce mirage existe bel et bien que Sade sait n’être que dans l’imagination. Dépasser l’imagination, alors, c’est comprendre la liberté, et être libre. Les Anglo-saxons disent que la liberté n’est pas gratuite, mais il ne s’agit que d’un jeu de mots (Free = libre et gratuit). Il n’y a pas de liberté, mais de le supposer est aussi devoir payer le prix de sa gratuité, ce prix qui nous condamnera, puisque ce prix est impayable.

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