Sur le libre-arbitre, et Kant, une correspondante écrit qu'”effectivement Dieu, l’immortalité de l’âme et le libre-arbitre sont réintroduits, mais la grandeur de Kant est d’avoir dit que les trois faisaient l’objet “d’une foi rationnelle” et ne pouvaient être prouvés”.
Kant a sans doute utilisé ici bien à propos sa devise du « sapere aude ». Il a osé, et c’est là la grandeur des Lumières, mais il est dommage qu’il n’ait pas aussi osé appliquer cette audace au libre-arbitre. Il n’a pas osé aller jusqu’au déterminisme, comme Sade, et sa philosophie se solde par un échec. En admettant le libre-arbitre, il met en doute les prémisses-même de sa philosophie.
Je fais référence à la 3ème section, 2ème division de la logique transcendantale : « Possibilité d’une conciliation entre la causalité par liberté et la loi universelle de la nécessité de la nature. » (p. 498 et suivantes, Cri. Raison pure, GF-Flammarion, 2001,) où il écrit que « la raison pure […] agit librement, sans être déterminée dans la chaîne des causes naturelles par des principes qui, externes ou internes, la précèderaient dans le temps ; et cette liberté qui est la sienne […] il faut aussi la désigner de façon positive, comme un _pouvoir de commencer par soi-même une série d’évènements (je souligne), de telle façon que […] comme condition inconditionnée de tout acte procédant de l’arbitre, elle n’admette au-delà d’elle aucune des conditions chronologiquement antérieures. » (p. 507). Il écrit encore que « La raison, dans sa causalité, n’est soumise à aucune des conditions du phénomène et du cours du temps. » (P. 509), et conclut que « puisque dans la liberté est possible une relation à une tout autre espèce de conditions que dans le cadre de la nécessité naturelle, la loi de cette dernière n’affecte pas la première, et que par conséquent les deux peuvent intervenir indépendamment l’une de l’autre et sans se perturber réciproquement. » (P. 509-10).
Ce développement est en contradiction avec toute la philosophie si brillamment exposée dans sa première crtique.