Respiration

Sade, et l’art de respirer ? Au sens où Platon estime que tout savoir est un ressouvenir, ne pourrait-on pas supposer que la lecture de Sade est comme le ressouvenir… d’un certain souffle, d’une certaine façon de respirer, à la fois plus lente et plus délibérée, comme le fut la sienne. Nous ne respirons plus le même air. Le nôtre est appauvri. Nos poumons sont atrophiés (au point même où certains sont incapables de supporter la lecture de Sade et referment aussitôt le livre, parce que, je le suppose, ils ont le sentiment que leurs poumons vont éclater). Cette œuvre est en ce sens un miracle, puisque l’air qu’elle contient, et lequel est comme un bol d’oxygène, serait perdu si Sade n’avait rien écrit… Il n’y a aucune autre œuvre où l’on peut aller mieux se ressourcer en respirant ce souffle, cet air pur, tonique et fort qui y circule, et respirer en lui ce qui grise et qui donne envie de vivre.

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