Univers

La nature naturée est en nous comme dans ce qui nous entoure, et y-compris ce que nous construisons, créons, ou bâtissons. Toutes ces choses n’existent qu’à condition de pouvoir être détruites. Si la vertu consistait au maintien dans leur qualité, dans tous les êtres, l’univers ne pourrait pas exister. L’existence est la configuration momentanée de certains paramètres de nature naturante qui changent à chaque instant. C’est ici à la fois le fleuve d’Héraclite qui n’existe qu’en tant que mouvement comme aussi l’être unique de Parménide. L’être en question sous forme perceptible combine les deux : une rivière est à la fois une entité physique précise, un être, comme aussi le flot des molécules qui la composent. Par ailleurs, ce changement ne s’accomplit que par la destruction. Nous ne savons toujours pas exactement ce qui a lieu au niveau moléculaire, et peut-être que nous ne le saurons jamais, mais il est possible de comprendre que ce que nous appelons  destruction est un moment essentiel de ce que nous appelons création. La nature naturée dans tous ses aspects n’est aussi qu’un moment du flot universel de la matière, comme le comprit bien celui qui fit remarquer à Héraclite, que loin de pouvoir entrer une seconde fois dans la même rivière, on n’y entrait jamais une première. La rivière est cette image du flot perpétuel de la matière que Parménide appelle l’être. L’univers entier est ainsi comme une rivière, et à la fois mouvement et repos. Il est mouvement, parce qu’il ne peut pas exister sans la destruction permanente, qui l’anime, et il est repos dans la somme totale de ces mouvements, où s’équilibrent nature naturante et nature naturée.

 

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