Des fois, je me demande ce qui est le plus admirable chez Sade. Peut-être le fait qu’il était seul, et n’a pas dévié un iota de sa trajectoire. Aucun des autres philosophes des Lumières n’était seul ; tous avaient un support, des admirateurs, des commensaux qui les avaient lus et qui partageaient leurs idées. Mais personne avec qui partager pour Sade, à part la feuille de papier et la postérité (une grande absente, en qui il faisait cependant quand même confiance). Gilbert Lély a bien fait de dire que Tout ce que signe Sade est amour : personne, et pas même Jésus, n’a été aussi seul que lui. Je n’imagine personne capable d’un pareil courage.