Conscience organisée.

« On jouit dans l’indépendance de l’âme du plaisir d’exister pour y voir clair. Tout profite à la conscience organisée (je souligne). Tout la détache, tout la ramène ; elle ne se refuse rien. Plus elle absorbe ou subit de relations, plus elle se combine à elle-même, et plus elle se dégage et se délie. Un esprit entièrement relié serait bien, vers cette limite, un esprit infiniment libre, puisque la liberté n’est en somme que l’usage du possible, et que l’essence de l’esprit est un désir de coïncider avec son tout. » (Paul Valéry. Œuvres. Paris : Gallimard, 1857, 791.) Voilà une explication valide de ce que Guillaume Apollinaire voulait dire, quand il écrivait que Sade était « l’esprit le plus libre qui ait jamais existé. » Il est le mieux organisé, le mieux relié. Tout en effet est systématique chez lui, tout y coïncide avec le projet et l’organisation du tout dire, dans un ensemble cohérent.