« Ainsi, par l’abjection, les sociétés primitives ont balisé une zone précise de leur culture pour la détacher du monde menaçant de l’animal ou de l’animalité, imaginés comme des représentants du meurtre et du sexe. » (Julia Kristeva. Pouvoirs de l’horreur. Paris : Seuil, 1980, 20). Il semble clair que cette « zone précise » corresponde assez exactement aux paramètres de l’œuvre de Sade, dans laquelle il devient possible d’y pénétrer facilement (il suffit de lire), tout comme aussi facilement d’en sortir (il suffit de refermer le livre). « La familiarité mystique avec l’abjection est source d’une jouissance infinie, » note encore la philosophe (Ibid., 149) : ce qui ferait quand même de l’œuvre de Sade une œuvre mystique. Elle ajoute : « le verdict christique déclar[e] impur non pas l’extérieur mais l’intérieur de l’homme. » (Ibid., 153). Sade nous montre exactement le contraire.
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