C’est le détachement qui, selon maître Maître Eckhart, nous conduit au fond de l’âme et nous permet d’accomplir l’union avec Dieu. « Ce détachement immuable conduit l’homme à la plus grande ressemblance avec Dieu, » écrit-il. Ou encore : « Dans la mesure où une créature peut avoir une ressemblance avec Dieu, ce sera par le détachement. »1 Et c’est aussi ce qu’illustre le libertin sadien, détaché des souffrances ou du sort de ses victimes, et même au plus haut point, puisqu’il commet le crime pour mieux jouir encore de ce détachement ! « Tu dois savoir ici que le véritable détachement consiste seulement en ce que l’esprit demeure aussi insensible à toutes les vicissitudes de la joie et de la souffrance, de l’honneur, du préjudice et du mépris qu’une montagne de plomb est insensible à un vent léger ».2 C’est moi qui souligne. Ne croirait-on pas entendre parler la Delbène, ou Saint-Fond ?…
1 Cyprian Smith. Un chemin de paradoxe : La vie spirituelle selon Maître Eckhart. Paris : Cerf, 1997, p. 129. 2 Ibid. 3 Ibid., p. 31.